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Hiver 2021

Un groupe d'une dizaine d'habitants de Bourdeaux et environs se réunit et se fédère autour de deux femmes et les 3 enfants afin de trouver une solution pérenne pour leur hébergement.

Ils lèvent des fonds privés, communiquent, s'organisent, cherchent des appartements, espèrent, désespèrent, réespèrent, trouvent des solutions temporaires dans l'attente de l'appartement définitif...

Puis voient des perspectives qui honorent leurs efforts !

Février 2022 
 

Nous avons enfin trouvé un appartement !

Une promesse nous est faite : Nos deux familles pourront l'intégrer en mars ! Promesse tenue, quelle joie !

Nous avons accueilli nos 2 familles et 2 autres femmes concernées par la question de la mise à l'abri pour quelques jours dans nos montagnes... Elles y étaient logées dans un gîte où toujours des bénévoles préparaient les repas et animaient les journées. Nous avons passé des moments en plein air et en toute intimité, des discussions intenses, des rencontres marquantes, nous avons vu et caressé des chevaux -certaines pour la 1ère fois!- dansé, ri, ri, ri, et tellement ri...

La chaleur humaine échangée de tous côtés nous a fait un bien fou !

Et elle s'est naturellement constituée comme une signature de notre culture associative...

Nous avons également organisé une soirée de soutien et de levée de fonds pour garantir la pérennité de notre projet...

Ce fut une soirée pétillante, joyeuse et solidaire. Riche en émotions également...

Lucie, une femme concernée par la question de la mise à l'abri, nous a fait l'honneur de sa prise de parole 

Elle a lu un texte, écrit pour elle...

Le voici :

" Regarde-moi.
Plus haut, mes yeux sont plus hauts ; lève les tiens.
Là.  


Regarde. 


Tu me vois ? 


Tu nous vois ?


Maintenant, ôte tout mépris ou toute charité de tes yeux. La pitié est une violence comparable au dégoût. Alors regarde-nous comme tu te regarderais toi. Comme tu regarderais tes frères, tes enfants, ta mère, tes ancêtres, tes aimés. 
Nous sommes les mêmes. Et tu le sens au malaise que cette pensée provoque.


Regarde nous et comprends que la seule différence entre toi et nous c’est une histoire de chance. De somme de chances accumulées à la naissance. Rien d’autre. Et que, moins chanceux, tu aurais pu être moi. 


Il n’y a aucune honte à être chanceux. Au contraire. C’est ce que je souhaite à chaque être humain. C’est ce que je me souhaite même à moi tu sais. Alors ta chance me rend heureuse pour toi.
La honte aurait lieu d’être uniquement si tu laissais place à un certain aveuglement qui te pousserait à penser que chacun a la place qu’il mérite. Pour ne pas t’en vouloir. Pour te défaire de l’idée que tu participes à une forme d’injustice.
C’est cette pensée seule qui est honteuse. 


Non, je ne mérite pas ce que je vis. Non, ce n’est pas de ta faute. Et oui, j’aurai de la chance un jour. Mais je ne peux pas y accéder ni la devoir à moi seule cette chance à venir. C’est un travail d’équipe.


Qui tu vois quand tu me regardes ? A qui de familier je te fais penser ? Regarde derrière moi. Des grands, des vieux, des déterminés, des fragiles, des caractères de merde, des violents, des drôles, des doux, des soumis, des mauvais, des égoïstes, des droits, des tordus, des avec le cœur dans la bouche, des avec le cœur dans la main, des avec le cœur sous les pieds, des comme tes collègues de travail, comme les gens de ta famille, comme les élèves de ta classe. On est pareils. 


On est vivants.

On est plus abîmés, on ne va pas se mentir.  Mais on est vivant et on est debout.

Evite toute fascination si je m’ouvre, évite de chercher les détails quand je te raconterai par où je suis passée. Il se peut que je n’aie pas envie de tout dire.
Etouffe tout soupçon qui te pousserait à croire que j’en suis responsable même seulement un peu. Evite de trouver des raisons qui justifient que j’ai traversé ce que j’ai traversé. Il n’y a aucune raison acceptable. 
Evite aussi de me réduire à mes drames. 
Je ris, je chante, mal, mais je chante, j’aime, je cours, je crie, j’ai des passions, j’ai des savoirs, j’ai des valeurs puissantes comme la charpente de ton toit, je vis, au-delà de mes drames. Ils ne sont qu’une partie de ce qui me compose. Alors ne me rétrécis pas.

Et ne dis surtout pas, surtout pas, que je suis une partie de la misère du monde qu’on ne peut pas accueillir alors c’est triste mais bon. Je ne suis pas un éclat de misère.
Remonte les yeux, tu vois les miens ? (Un temps) 


Est-ce que ça ressemble à ça, la misère ? (Un temps)


La dignité c’est comme l’air, tu me tues si tu me l’enlèves. 

Tu sais, maintenant… Tu m’as vue. Et tu vas probablement  bientôt savoir comment je m’appelle. Et un peu qui je suis. Tu ne verras plus le monde de la même manière. Parce que l’injustice aura un nom et ça change tout. Ça fait pousser la colère. Elle en aura plusieurs, même, des noms, l’injustice, regarde combien nous sommes. 
Il se peut que ta colère devienne aussi grande qu’on est nombreux. Et nous sommes encore tellement nombreux...

Plus rien ne sera jamais pareil. Il y a des rencontres qui agissent comme des détonations. Et même quand la personne est partie, sa voix demeure comme un vacarme entre nos deux oreilles que seule la douceur peut faire taire. Pas la douceur qu’on reçoit, mais celle qu’on diffuse.

 

La colère n’est qu’un poison acide qui putréfie nos bouches si on la laisse intacte. Elle salit nos mots, nos coeurs et elle nous brûle de l’intérieur.
Si on comprend son message et qu’elle nous fait agir, elle peut être notre guide et nous montrer la direction à suivre.
Ce soir et pour les temps à venir, nous transformons la colère et nous allons en faire quelque chose de Beau.


Maintenant tu me vois comme l’être humain que je suis, dans sa complétude.
Et maintenant c’est moi qui te regarde autrement. Et je te vois dans ta complétude d’être humain également.
Et maintenant j’ai envie de te connaître. Et on va peut-être rire, on va sûrement rire. Je ne suis pas la dernière pour cela
Et cette joie sera notre force.
Elle nous rendra invincible.
Pour ce soir, c’est certain, mais pour les temps à venir.
Crois moi.

Puis nous avons dansé, ri, dansé, ri, dansé, ri encore... Parce que la vie est un cadeau et cette soirée en était un tout autant...

Mars 2022

Nous y sommes ! Les familles emménagent ! C'est le début d'une nouvelle vie, d'un nouveau départ... Que la chance soit avec vous !

Mars 2022 bis

M. a obtenu le statut de réfugiée. De nouvelles perspectives s'ouvrent à elle et sa fille. Encore quelques mois et elle pourra accéder à un emploi et un logement pour elle et sa fille. D'ici là, nous continuons de les accompagner. 

Avril 2022

Nous sommes de plus sollicitées par des partenaires associatifs et institutionnels recherchant des solutions d'hébergement pour des femmes. Ainsi, il a été porté à notre connaissance que 15 femmes, dont deux enceintes et 8 enfants, sont sans solution d'hébergement. 

 

Une seule place a été trouvée chez une hébergeante bénévole de l'Association pour une femme et son enfant de 18 mois.

Bienvenue à M. et N. !

Mai 2022

Grace au soutien d'une fondation familiale belge, nous avons pu faire l'acquisition d'un véhicule. Notre futur "Bureau Mobile" est là ! 

Encore quelques aménagements et nous pourrons silloner les routes drômoises pour proposer des permanences sociales aux femmes en milieu rural. 

Nous espérons commencer ce nouveau chapitre de l'Association en novembre prochain.

 

Nous avons hâte ! 

Eté 2022

Cet été a offert aux enfants et aux femmes accueilli.e.s de vivre de doux moments à Bourdeaux, entre la piscine, les balades, les fêtes d'anniversaires, et même une initiation au canyoning grâce à un super  bénévole.

Du chaud dans le coeur, du bon dans les mémoires !

Nous avons également appris le soutien financier de la Fondation Lush pour nos futures maraudes et permanences bénévoles. Nous les en remercions.

 

Septembre 2022

La rentrée fut riche pour RFA 26 !

Une 1ère réunion en septembre a permis d'accueillir à Bourdeaux les nouveaux.elles bénévoles. Bienvenue à elles et eux !

L' Apéro de rentrée au café de Mélanie et Marco a permis de profiter d'un chouette moment de convivialité à Bourdeaux, tout en faisant rentrer quelques sous pour l'association.

Une Assemblée générale s'est tenue, des rendez-vous avec des partenaires institutionnels ont eu lieu, et puis encore une réunion de la commission accueil, le suivi administratif et social des femmes accueilli.e.es et des enfants, les derniers préparatifs du camion des permanences itinérantes, la préparation du prochain stage de théâtre au profit de l'association, et puis et puis et puis, pfiou, ça bosse dur et sérieux à Bourdeaux.

Ah oui, et aussi, l'opération Cent pour un a été lancée ! RÉSEAU FEMMES A L'ABRI 26 se mobilise à nouveau ! Nous avons en effet la possibilité de louer un nouvel appartement, à Bourdeaux, qui permettrait d'accueillir d'autres femmes et leur famille, et nous cherchons des donateurices.

Si vous voulez en savoir plus, faire un don ou faire tourner l'info, c'est par ici ou directement par .

Novembre 2022

L' Assemblée générale de l'association s'est tenue le vendredi 18 novembre, et elle fut une grand moment de partage et d'émotions.

Les membres de l'association ont eu la chance d'y découvrir le rapport moral et le rapport d'activités, saluant une première année de travail intense et si précieuse. La lecture de ces textes nous a transporté.e.s et a permis aux nouveaux/velles membres de découvrir tout ce qui a déjà été fait et tout ce qu'il reste à faire. C'est avec enthousiasme que nous les partageons avec vous ici, n'hésitez pas à les lire, ces documents sont le contraire du mot "ennuyeux" : 

Rapport moral

Rapport d'activités

Ah oui, et aussi, l'opération Cent pour un continue ! De plus en plus de donateurices nous rejoignent et nous les en remercions plus que chaleureusement.

Si vous voulez en savoir plus, faire un don ou faire tourner l'info, c'est par ici ou directement par .

 

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